À travers ce récit, nous souhaitons vous faire part de l'intérêt patrimonial et archéologique que représentent les anciennes mines de cuivre pour l’histoire de la région du Centru di Corsica et de ses habitants. Nous sommes allés à la redécouverte de sites souvent perdus dans le maquis mais parfois aussi aux portes des villes et des villages, là, juste sous nos yeux. Après avoir passé de longues heures de recherches en salles d'archive à dépouiller les anciens textes puis après quelques semaines passées sur le terrain à débroussailler, topographier, photographier, et inventorier ces vestiges, nous avons souhaité à travers ces quelques pages vous raconter leur histoire. Nous avons pu localiser près d’une cinquantaine d’ouvrages miniers et avons à de multiples reprises été étonnés par l’ampleur des travaux réalisés par les mineurs sans que bien souvent aucune exploitation rentable n'ait vu le jour. Aujourd'hui, le fruit de nos recherches permet d’esquisser à larges traits l'histoire de cette activité humaine oubliée. |
L'étude des sources anciennes, le travail de réflexion et les techniques d’archéologie minière que nous avons employées vous seront présentés. Nous, acteurs de cette aventure, espérons vous livrer des clefs vers la connaissance de ce volet de l’histoire du Centru di Corsica.
Nous souhaitons rappeler que notre équipe d’archéologues est spécialisée dans l’étude du milieu souterrain. Explorer une mine n’est pas sans risques. La plupart des galeries recensées datent du XIXe et du début du XXe siècle. Les boisages qui soutenaient autrefois les galeries sont aujourd’hui pourris ou ont disparu. La roche encaissante n’offre pas toujours une tenue suffisante pour garantir la pérennité de l’ouvrage et de ce fait, des éboulements sont toujours possibles. Les déblais laissés sous terre par les mineurs peuvent se révéler instables et provoquer aussi des éboulements. Ils doivent faire l’objet d’une grande attention. Enfin, il faut tenir compte du risque de chutes dans les puits et de la présence potentielle de gaz toxiques due à la décomposition des bois. Pour toutes ces raisons dans le cadre de cette étude, nous étions systématiquement équipés d’un matériel adapté (détecteur de gaz, équipement spéléologique, etc.). Nos visites ont été par ailleurs réalisées en suivant un protocole de sécurité adapté.
La préservation des chauves-souris nécessite également la tranquillité du milieu souterrain. La fréquentation des mines à certaines périodes de l’année est très dommageable pour l’espèce.
Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons que vous déconseiller
de visiter les ouvrages souterrains.